Ce que je dénonce Notes politiques

Visitons l’Emi-Koussi dans le BET, au nord du Tchad

Pour cette journée de dimanche, je vous amène en randonnée pour faire l’ascension de l’Emi-Koussi dans le Borkou-Ennedi-Tibesti (BET), au nord du Tchad. Du haut de ses 3 415 mètres d’altitude, l’Emi-Koussi n’est pas seulement le point culminant du Tchad, c’est aussi le plus haut sommet du Sahara.

La montée de ce volcan éteint va nous demander plusieurs heures, voire des jours, de marche à pied sur une pente très douce à travers des chemins rocailleux. Le sommet offre un panorama spectaculaire du cratère comme sorti d’une palette d’artiste (voir l’image satellite de 2017 ci-dessous).

Mais, malheureusement, aujourd’hui, notre visite de l’Emi-Koussi ne pourra s’effectuer que virtuellement car toute la région du BET est une zone formellement déconseillée aux voyageurs. De ce fait, l’Emi-Koussi qui a des dimensions comparables à celles de l’Etna en Sicile (Italie), n’attire aucun touriste.

Convoité pour les richesses de son sous-sol, le BET est, aujourd’hui, une zone fortement militarisée pour des raisons inavouées, où ne sillonnent que des militaires à l’image de la forte délégation de l’Etat-major général des armées du Tchad qui est venue, il y a quelques jours, pour s’enquérir de la situation dans les bases militaires de Faya-Largeau, Bardaï, Wour, Tanoua, Kouri Bougoudi, …

Figé dans l’extrême pauvreté comme si le temps s’était arrêté, cette région de 630 000 kilomètres carrés est, depuis trois décennies, entièrement entre les mains du président Idriss Déby, de ses militaires et de ses obligés. Ils y font ce que bon leur semble loin du regard des cadres de la région. Même les hommes politiques et les parlementaires n’ont pas intérêt à demander des comptes sur ce qui se passe dans le Grand Nord considéré par le gouvernement comme une « zone de non droit ».

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