Ce que je dénonce

Comment sortir de la situation de ni paix ni guerre dans le BET ?

Le Borkou-Ennedi-Tibesti (BET) composé de quatre provinces du Tchad, est plongé dans l’extrême pauvreté malgré les énormes richesses de son sous-sol et sa position géo-stratégique à cheval sur quatre pays. La militarisation excessive et la situation de ni paix ni guerre qui prévaut dans le BET depuis trois décennies semblent en être la principale cause et constituent un obstacle majeur au développement de cette région aussi grande que la France.

De plus, le gouvernement tchadien ne manifeste aucune réelle volonté politique de développement de cette région. En effet, depuis au moins 30 ans, aucun projet sérieux de développement n’a vu le jour dans le BET. La plupart des centres de santé et des écoles datent de l’époque coloniale, pas un seul établissement d’enseignement supérieur, pas une seule route bitumée dans les quatre provinces du Grand Nord sauf Amdjarass, fief du président Idriss Déby. C’est clair, l’argent des 17 années d’exploitation de pétrole de Doba n’a rien amélioré dans le BET.

Cependant, ce statu quo militaire dans le BET arrange les affaires de tous les bandits en col blanc agissant pour le compte des sociétés minières qui cherchent à piller les richesses de notre pays. Une tentative d’exploitation industrielle de l’or dans la région de Miski par des proches du président Idriss Déby en dehors de tout cadre légal et réglementaire de l’Etat avait provoqué une révolte des populations locales en août 2018 et la tension est encore vive dans le Département de l’Emi-koussi.

Cette situation profite aussi aux autorités administratives et militaires locales qui entretiennent l’instabilité et prospèrent dans leurs activités hors-la-loi d’orpaillage et de contrebande transfrontalière, le commerce légal étant quasiment inexistant dans le BET.

Depuis deux ans, un autre phénomène mystérieux d’incendies de palmeraies vient aggraver la situation. Des incendies répétitifs et inexpliqués ravagent régulièrement des milliers d’hectares de dattiers et menacent de famine les populations du nord du Tchad. Cette destruction massive de la principale source de revenus des populations semble être une stratégie de la terre brûlée pour contraindre les rares autochtones à quitter leur région.

Aujourd’hui, rien et absolument rien ne justifie cette forte militarisation et le découpage du BET en bases militaires: Faya-Largeau, Bardaï, Wour, Tanoua, …

Comment allons-nous donc faire pour sortir de cette impasse qui aiguise les convoitises ?

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