Tchad : Lettre à un ami qui ne veut pas être réduit à un rôle de simple figurant au dialogue national
Plus d’un mois après l’installation du Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI), le ministre d’État chargé de la Réconciliation nationale et du Dialogue, Acheikh Ibn Oumar a fait le point, ce lundi matin, sur les activités dudit comité dont il est le président.
Il a annoncé que cinq sous-comités thématiques ont été créés au sein du CODNI avant même que le dialogue ne commence, mais sans préciser lesquels. Ces cinq sous-comités thématiques ont-ils été choisis parmi les 20 proposés, fin août, par le comité préparatoire du MPS ?
Selon un chronogramme d’activités rendu public ce matin, les membres des sous-comités du CODNI traiteront pendant un mois ces cinq thèmes avec le concours d’experts « pluridisciplinaires » afin, certainement, de rédiger des projets de résolutions pour le futur dialogue national au Tchad. Parallèlement, des consultations seront organisées dans les régions, communes et éventuellement dans les ambassades du Tchad à travers le monde sur ces cinq thèmes retenus.
Les sujets qui seront abordés au futur dialogue sont donc d’ores et déjà connus et fixés et les résolutions élaborées à l’avance. Lors du dialogue, les travaux en commissions seront certainement consacrés à une relecture de ces projets et en plénière, on adoptera les résolutions amendées.
Quelle est alors l’utilité d’un tel dialogue qui sera mené et encadré par ceux-là mêmes qui ont saigné à blanc notre pays pendant plus de trois décennies ? Pourquoi accepter d’être utilisé comme faire valoir afin de consolider un système qui a ruiné notre pays ?
C’est précisément la raison pour laquelle nous appelons la communauté internationale et les bailleurs de fonds à exiger qu’aucun sujet ne soit tabou au dialogue inter-tchadien et pour que les principaux acteurs nécessaires à une véritable sortie de crise ne manquent pas à l’appel.