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Le « séjour privé » de plus d’un mois du Maréchal Idriss Déby dans son fief suscite des interrogations

Arrivé le 18 août 2020 pour un « séjour privé » dans son fief d’Amdjarass, à plus de 900 kms de la capitale tchadienne, le président Idriss Déby est toujours en villégiature dans L’Ennedi. Son absence inexpliquée de plus d’un mois à la tête du pays en cette période des épidémies de covid-19 et de Chikungunya, et des inondations avec son corollaire bien connu de paludisme, soulève nombre d’interrogations.

Mais que fait le président Idriss Déby à Amdjarass ?

Si « séjour privé » veut dire congés payés, alors plus d’un mois de vacances, c’est trop pour un pays qui n’a pas de premier ministre et où le président est le président de tout. Le président Déby s’accorde-t-il alors des journées de RTT (Réduction du Temps de Travail) en plus des congés payés ? Que dit la constitution ?

Même si certains membres de son cabinet et certains ministres se démènent pour gérer les affaires les plus urgentes, ils n’ont tous les pouvoirs et donc leurs champs restent très limités. Et même si certains problèmes n’ont pas encore trouvé leurs épilogues, le président Déby doit revenir aux commandes du pays et monter au créneau afin d’affronter plusieurs situations d’urgence. Une absence trop prolongée peut conduire au démantèlement de l’Etat.

Sur le chemin du retour, depuis son avion, le Maréchal du Tchad aura l’occasion d’observer comment les Tchadiens pataugent depuis plus d’un mois dans des eaux boueuses pleines de larves de moustiques.

A N’Djaména seulement, dix personnes sont mortes et les pluies diluviennes ont contraint 31.853 personnes à quitter leurs domiciles, selon un communiqué publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Et 5.250 maisons ont été détruites dans une quinzaine de quartiers de la capitale, selon l’OMS. « Si certains de ces sinistrés sont accueillis chez leurs proches, d’autres sont actuellement sans abris et ont besoin d’une assistance pour joindre les bouts », a ajouté l’OMS.

Plusieurs sinistrés avaient pris d’assaut les écoles publiques en cette veille de la rentrée scolaire prévue pour le 1er octobre. Il faut donc trouver dans les meilleurs délais suffisamment de tentes pour reloger les sinistrés afin que les écoles puissent préparer la rentrée. Une recrudescence de la maladie à coronavirus a été observée ces derniers jours par le Comité de gestion de crise sanitaire.

Une épidémie de Chikungunya fait rage dans le Ouaddaï. Plus de 24 000 cas ont été enregistrés par les services sanitaires de l’Hôpital provincial d’Abéché. Des mesures de prévention contre la propagation du Chikungunya par des campagnes de démoustication sont donc très attendues dans tout l’est de notre pays.

Dans le Lac, plus de la moitié de la population de la province, soit quelque 360.000 personnes, se sont également déplacées à cause des inondations et des attaques de la secte terroriste Boko Haram, selon un autre communiqué de l’OIM.

Ce jeudi, 10 militaires tchadiens ont été tués et 7 blessés dans une embuscade tendue par des éléments de Boko Haram sur l’île Koulfoua dans le Lac.

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