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L’avenir du Tchad reste sombre et incertain

Les quotas attribués à plus de 80% à l’ancien système du MPS et ses alliés, laissent présager un dialogue national où les artisans et accompagnateurs du système pourront s’accaparer de l’organisation et monopoliser les débats pour chanter les louanges de la junte militaire, et où se bousculeront les « m’as-tu vu » pour rivaliser en fausses bonnes idées afin de perpétuer la dynastie familiale régnante au Tchad. Mais, mille monologues ne font pas un dialogue.

Selon la répartition des quotas unilatéralement établie par le CODNI sans aucune concertation avec les forces vives, et qui vient d’être entérinée par le Premier ministre, 32 places seulement, soit environ 2% des 1360 participants au dialogue national, sont réservées pour la Diaspora, là où se trouve l’essentiel des vrais opposants.

Aucune des conditions indispensables à un véritable dialogue national et inclusif pour tenter de trouver des solutions idoines aux défis auxquels est confronté le Tchad n’est remplie. Tout le processus en cours est une fuite en avant tendant à faire semblant d’exécuter une exigence ferme des partenaires internationaux du Tchad.

La junte militaire qui s’était arrogé tous les pouvoirs au Tchad, au lendemain de la mort de l’ancien dictateur Idriss Déby, entend maintenant choisir lui-même ses interlocuteurs parmi ceux-là même qui ont pillé les ressources de notre pays, et qui ont affamé et maltraité le peuple tchadien pendant plus de trois décennies.

On s’achemine donc, nolens volens, vers un forum à l’image des forums organisés en 2018 et 2020, dont l’ordre du jour a été fixé par le MPS et dont les résolutions ont été écrites à l’avance afin de renforcer davantage le système qui a conduit le Tchad vers un Etat failli.

Le grand rendez-vous de la réconciliation nationale, aboutissement du processus d’un vrai dialogue, n’aura donc pas lieu, et la résolution des problèmes accumulés depuis des décennies sera renvoyée aux calendes grecques.

D’ailleurs, le président du Conseil Militaire de Transition, le Général Mahamat Idriss Déby a affirmé à quelques jours du dialogue, que rien sur le plan juridique ne l’obligeait à organiser ledit dialogue. De cela on peut en déduire que rien ne l’obligera aussi à accepter la souveraineté des assises et à appliquer les résolutions qui en découleront.

Mais, la jeunesse tchadienne, frappée par le chômage à plus de 70% malgré leurs diplômes supérieurs, n’acceptera pas une confiscation armée de son avenir. Et les 16 millions de Tchadiens ne pourront plus continuer à ramper, en 2022, dans la boue, la misère et les maladies.

Satisfaire les revendications de quelques individus en leur distribuant des milliards du trésor public, des grades et galons dans l’armée et des postes dans l’administration, ne règlera pas le problème de fond et ne fera qu’exacerber les conflits et retarder notre recherche de solutions durables.

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