Glencore va-t-il contraindre le président Idriss Déby à brader les parts du Tchad dans l’oléoduc pétrolier Tchad-Cameroun ?
« Criblé de dette et violemment heurté par la crise du Covid-19, le gouvernement tchadien veut accélérer la vente partielle de ses actions dans l’oléoduc pétrolier Tchad-Cameroun », apprend-on du Journal Africa Intelligence, édition du 24 février 2021.
Le Cameroun aurait fait une offre de 150 milliards de FCFA pour la reprise de la moitié des 21% détenue par la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) dans la société COTCO qui exploite l’oléoduc Tchad-Cameroun.
SHT détient 21 % dans la joint-venture Cameroon Oil Transportation Co (COTCO), qui rassemble ExxonMobil (41 %), Petronas (30 %) et deux Etats: le Cameroun (5 %) et le Tchad (2,7 %).
Selon le journal, cette transaction est destinée à éponger une partie de la dette du Tchad à Glencore.
C’est vraiment regrettable que le Tchad brade ses actifs dans un projet très rentable. Le Trésor camerounais a encaissé un droit de transit de 33,48 milliards FCFA, en hausse de 2,5% par rapport à 2019. Le Directeur général de la COTCO, Johnny Malec avait même annoncé des volumes de pétrole brut transportés à travers cet oléoduc qui pourraient doubler à l’horizon 2022.
C’est évidemment tout bénef pour le Cameroun qui vient de lever 225 milliards de FCFA sur le marché des titres de la CEMAC.
Lourdement endetté auprès de Glencore et sous programme avec le FMI, le Tchad a été le premier pays pauvre à demander au G20 une restructuration de sa dette. Il va bénéficier d’un moratoire sur la dette jusqu’à fin 2021.