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Vœux du nouvel an 2024

Nous souhaitons à chacune et à chacun d’entre vous un joyeux Noël et une bonne année 2024, porteuse d’espoir, de santé, de bonheur et d’un avenir meilleur.

Comme les précédentes années, 2023 fut une année difficile pour le Tchad. En effet, depuis avril 2021, notre pays est toujours sous le joug d’une junte militaire qui cherche à imposer une succession dynastique après la mort du défunt dictateur Idriss Déby.

Sur le plan humanitaire, le Tchad fait face à une situation d’insécurité alimentaire et de malnutrition qui touche près de 6 millions de personnes dont 2 millions se trouvant dans une situation très critique, selon l’ONU. La situation est exacerbée par une flambée générale des prix des denrées alimentaires suite à l’arrivée massive de réfugiés soudanais. Dans l’est, le prix du sorgho a augmenté de 55 % dans la province de Sila et celui du mil de 30 % dans le Ouaddaï. « Les ressources disponibles ont connu un épuisement précoce et les prix ont flambé de façon exponentielle », selon la coordinatrice de l’ONU.

Après plus de deux ans et demi de transition, le gouvernement de la junte militaire a organisé le 17 décembre dernier, un référendum constitutionnel. La majorité de Tchadiens persuadés que le « OUI » l’emportera dans tous les cas, ne s’est pas déplacé pour aller voter malgré les gros moyens financiers et matériels de l’Etat mobilisés par le gouvernement. La nouvelle constitution qui sera promulguée permettra au Général Mahamat Idriss Déby de se présenter à l’élection présidentielle prévue fin 2024, pour succéder à son père après 34 de dictature implacable.

L’opposant Succès Masra et ses partisans du parti « Les Transformateurs » qui avaient fui le pays après la manifestation du 20 octobre 2022, sont rentrés le 3 novembre, après avoir signé à Kinshasa un accord avec la junte. La coalition « Wakit Tama » dont les militants se sont aussi exilés suite aux événements du 20 octobre, ne se reconnaît pas dans ledit accord de Kinshasa.

Mais, quels que soient les accords occultes passés entre les uns et les autres pour le partage du pouvoir au Tchad après la transition, la résolution de la crise tchadienne doit nécessairement passer par un dialogue véritablement inclusif pouvant conduire à une réconciliation globale et à la mise en place des conditions nécessaires à des élections libres et transparentes. Les solutions de rafistolage pour pérenniser le pouvoir de la famille Déby sont ridicules et ne pourront pas ramener la paix et la stabilité dans un pays déjà meurtrie par des décennies de guerre.

Le 23 novembre 2023, le Conseil national de transition (CNT) – instance mise en place par la junte militaire et entièrement dépendante d’elle – a adopté une loi d’amnistie générale pour tous les faits commis durant les événements du 20 octobre 2022, lors desquels plus de 300 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre. Cette loi d’amnistie couvre l’ensemble des infractions commises dont des arrestations arbitraires, des cas de tortures et plus d’un millier de déportations vers le bagne de Koro-Toro, en plein désert tchadien.

Les établissements scolaires publics sont fermés depuis le 2 novembre sur toute l’étendue du territoire national en raison d’une grève des enseignants qui demandent le paiement d’arriérés de salaires coupés pendant la crise économique de 2016. Depuis bientôt deux mois, les écoliers, collégiens et lycéens sont donc privés d’école au Tchad. En réponse, le gouvernement a décidé de ponctionner le salaire de décembre des enseignants grévistes. Pendant ce temps, les maigres ressources du Tchad, troisième pays le moins développé au monde selon l’ONU, sont détournées par centaines de milliards dans l’impunité la plus totale.

Voilà un tableau sombre pour notre pays en cette fin d’année 2023. C’est vous dire que 2024 sera encore une année d’incertitude et d’insécurité pour notre pays.

Néanmoins, quelques soient les difficultés que traverse notre pays, nous n’avons pas le droit au découragement tant notre engagement est fort et notre détermination pour aboutir à une alternance politique. Nous continuerons donc à lutter sans relâche avec le soutien de tous pour l’instauration d’une véritable démocratie au Tchad.

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