Vœux du nouvel an 2023
Nous souhaitons à chacune et à chacun de vous un joyeux Noël et une bonne année 2023, porteuse d’espoir, de santé, de bonheur et d’un avenir meilleur.
Comme les précédentes années, 2022 fut une année difficile pour le Tchad. En effet, depuis avril 2021, notre pays est toujours sous le joug d’une junte militaire qui cherche à imposer une succession dynastique après la mort de l’ancien dictateur Idriss Déby.
Des graves inondations ont touché plusieurs régions notamment la capitale tchadienne et sont venues fragiliser encore davantage la situation alimentaire dans plus de la moitié des régions. Selon l’ONU, 5,5 millions de Tchadiens, soit plus du tiers de la population, avaient besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
Les droits de l’Homme n’ont jamais été aussi bafoués que durant cette année 2022.
La manifestation du 20 octobre a été réprimée dans le sang. Plus d’une centaine de morts par balles tirées par les sbires du régime et plus d’un millier de jeunes manifestants ont été arrêtés dont la plupart ont été déportés au bagne de Koro-Toro, dans le désert. 262 manifestants déportés viennent d’être condamnés à des peines de prison ferme à l’issue d’un procès expéditif.
Des enlèvements des jeunes militants et autres formes d’humiliation et de terreur sont entretenues pour qu’aucune manifestation politique ou sociale future ne vienne perturber le plan de succession dynastique du Général putschiste Mahamat Idriss Déby.
Le président de l’Organisation Tchadienne des Droits Humains (OTDH), Baradine Berdeï Targuio a été interpellé chez lui, le 10 décembre dernier, et conduit à la Direction Générale des Renseignements Militaires (DGRM). Après plus de 20 jours, aucune explication n’a été donnée ni par le gouvernement, ni par le procureur de la République sur les motifs de l’arrestation du président de l’ONG des Droits de l’Homme. Mais, selon des rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux, l’activiste Baradine Berdeï serait accusé de tentative de coup d’état contre la junte militaire.
Les ONG locales et internationales, ainsi que l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) avaient fermement condamné un recours excessif à la violence contre les civils.
Les principaux leaders politiques et de la société civile sont aujourd’hui cachés ou en exil.
Les maigres ressources du Tchad, troisième pays le moins développé au monde selon l’ONU, sont détournées par centaines de milliards dans l’impunité la plus totale.
Voilà le tableau sombre de notre pays en cette fin d’année 2022. C’est vous dire que 2023 sera encore une année d’incertitude et d’insécurité pour notre pays.
Néanmoins, quelques soient les difficultés que le pays traverse, nous n’avons pas le droit au découragement tant notre engagement est fort et notre détermination pour aboutir à une alternance politique.
Nous continuerons donc à lutter sans relâche avec le soutien de tous pour l’instauration d’une véritable démocratie au Tchad.