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NON A LA CONSTRUCTION D’UN NOUVEAU BAGNE A FADA DANS L’ENNEDI AU NORD-EST DU TCHAD !

Lors de sa tournée à l’intérieur du pays, le président de la transition, le Général Mahamat Idriss Déby a annoncé la construction en 2023 d’une « prison de haute sécurité » de 2 000 places à Fada, la capitale historique de L’Ennedi.

Au Tchad, ce qu’on appelle « prison de haute sécurité » est une sorte de bagne à l’image de Koro-Toro, le sinistre Guantanamo tchadien situé en plein désert, où sont détenus plus de 1 500 prisonniers politiques, d’opinion et des anciens rebelles dans des conditions inhumaines et dégradantes.

Koro-Toro était un site préhistorique connu pour être le lieu de découverte en 2001 du crâne fossile de Toumaï, notre ancêtre le plus vieux du monde. Malheureusement, en 2003, le défunt dictateur Idriss Déby père a transformé ce puits en plein désert en bagne réservé pour la punition des anciens rebelles et des voix discordantes de la société civile. En 2020, des députés et des représentants des organisations de défense des droits humains ont qualifié cette prison de « mouroir ».

Selon l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), près de 1000 personnes ont été déportés vers le bagne de Koro-Toro après les manifestations du 20-21 octobre dernier à N’Djaména.

La petite ville de Fada qui compte moins de 20 000 habitants fixes et qui manque cruellement d’eau potable, d’électricité, d’infrastructures sanitaires et scolaires de base, n’a pas besoin d’une autre prison, encore moins d’une « prison de haute sécurité » de 2 000 places. Il y a déjà une maison d’arrêt à Fada avec une capacité largement suffisante pour ses habitants.

La région de L’Ennedi qui abrite deux sites touristiques inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, ne doit servir de haut lieu de répression et de tortures.

Nous nous opposons donc farouchement à la construction d’un nouveau bagne dans la région du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET) et nous continuons à demander au gouvernement du Tchad de fermer définitivement le bagne de Koro-Toro pour que l’erg du Djourab redevienne un haut lieu de la recherche scientifique.

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