Ce que je dénonce Notes politiques

Le nouveau gouvernement nommé par la junte au pouvoir au Tchad n’est pas inclusif et ne reflète pas la « réconciliation nationale »

Dans son adresse aux Tchadiens du 27 avril dernier, le président de la junte militaire qui a pris le pouvoir au Tchad, Mahamat Idriss Déby a promis la nomination d’un nouveau gouvernement de « réconciliation nationale ».

Or, le mot « réconciliation » désigne l’action de réconcilier des adversaires, des gens fâchés entre eux.

Qui donc parmi les membres du nouveau gouvernement était fâché avec le défunt Maréchal Idriss Déby ? Qui parmi les membres du nouveau gouvernement était opposé au système du MPS au Tchad ? Les accompagnateurs et complices de la dictature au Tchad pendant plus de 31 ans ?

Avant de mourir, le président Idriss Déby était-il vraiment fâché avec son ancien Premier Ministre Pahimi Padacké Albert quand on sait qu’il a joué le rôle de principal challenger lors de l’élection présidentielle du 11 avril 2021 afin de légitimer le sixième mandat du Maréchal ?

Sa nouvelle nomination par le fils Mahamat Idriss Déby est certainement une promesse faite par Déby père pour son « accompagnement » à la présidentielle après le boycott par toute la classe politique. En effet, on se rappelle encore que le défunt président Déby a dû supprimer le poste de premier ministre au Tchad afin se débarrasser de Pahimi Padacké Albert qui avait refusé de quitter la primature en brandissant, à l’époque, un « contrat » passé entre eux.

Non, jusqu’à preuve du contraire, ce sont les mêmes individus artisans ou accompagnateurs de l’ancien système qui a mis à genou le Tchad pendant plus trois décennies, qui sont toujours à la manœuvre pour garder leur mainmise sur notre pays. Toutes les nouvelles nominations de la junte au pouvoir semblent avoir pour seul objectif celui de ressusciter l’ancien système afin de préserver les intérêts claniques de ceux qui considèrent notre pays comme un butin de guerre. Le peuple tchadien n’est pas dupe.

Il ne peut pas y avoir de réconciliation nationale en écartant du processus tous ceux qui s’étaient opposés à l’ancien système,  il ne peut y avoir de paix sans justice.

La lutte continue donc avec la même détermination.

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