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Dialogue national au Tchad : « Tout ce que vous faites pour nous, sans nous, vous le faites contre nous », disait Gandhi

La junte militaire qui s’était arrogé tous les pouvoirs au Tchad, au lendemain de la mort du dictateur Idriss Déby, réunit ce samedi 20 août à N’Djaména, tous les artisans de l’ancien système de prédation et de corruption qui sévit dans notre pays depuis plus de trois décennies et quelques opportunistes accompagnateurs pour cautionner des conclusions décidées unilatéralement et à l’avance, afin de préparer une transition dynastique.

Les vrais opposants qui réclamaient depuis 2014 un dialogue constructif, sincère et franc afin de régler pacifiquement la crise tchadienne, sont tenus à l’écart de cette mascarade mise en scène pour amadouer la communauté internationale. Les raisons de cette exclusion sont connues, claires et évidentes. Ceux qui ont saigné à blanc notre pays pensent pouvoir faire table rase du passé et éviter :

  • l’obligation de rendre des comptes sur les 30 années de mauvaise gouvernance ;
  • l’obligation de rendre des comptes sur le pillage massif des revenus du pétrole engrangés par le Tchad pendant 20 ans ;
  • le devoir de rendre des comptes sur les crimes qui sont restés impunis et les violations des droits de l’homme commises le long d’une triple décennie.

Le Tchad est confronté à une pléthore de problèmes presque dans tous les domaines. Mais, la recherche de solutions à ces défis nécessite un cadre franc, sincère, apaisé et consensuel.  

Il ne peut y avoir de réconciliation nationale sans que les parties reconnaissent leurs torts et il ne peut y avoir de paix durable sans justice. Aucun développement ne sera possible au Tchad sans démanteler le système de pillage, de corruption et de répression.

Les jeunes tchadiens, frappés par le chômage à plus de 70% malgré leurs diplômes supérieurs, n’accepteront pas une confiscation armée de leurs avenirs. Et les 16 millions de Tchadiens ne continueront à ramper, en 2022, dans la boue, la misère et les maladies.

Nous autres, refusons d’avaliser les décisions irresponsables qui seront prises à l’issue de cette mise en scène et commandées par une junte militaire illégitime. « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi », avait l’habitude de dire Gandhi. Le système mafieux qui a conduit notre pays vers un Etat failli est très mal placé pour décider de l’avenir du Tchad.

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