11 août 1960 – 11 août 2025 : le Tchad est un retraité de 65 ans sans pension, toujours en quête de son identité
Le Tchad a 65 ans. Un âge où l’on devrait transmettre, inspirer, protéger… mais lui, il cherche encore sa place et la route à suivre.
Né dans l’enthousiasme fiévreux des indépendances, il a grandi dans les turbulences, balloté de coups d’État en rébellions, de sécheresses en crises économiques. Les promesses de jeunesse se sont effacées dans la poussière du Sahel.
En 2025, le Tchad porte le poids des années, mais pas la sécurité qu’elles devraient apporter. Pas de rente historique, pas de capital social consolidé, pas de gouvernance stable sur laquelle s’appuyer. Juste une survie au jour le jour, dépendante d’alliances extérieures incertaines, de rentes pétrolières volatiles, et surtout de l’endurance inépuisable de son peuple.
Il se cherche encore en tant qu’État : socle national fragile, institutions rongées par la banalisation, fractures régionales et communautaires béantes. Tantôt arbitre, tantôt spectateur, le pouvoir oscille entre la promesse d’un État moderne et la réalité d’un appareil qui fonctionne par à-coups.
L’avenir ? Sombre et incertain. Pas condamné, mais menacé. Les cartes sont encore sur la table, mais la partie se joue dans un monde moins indulgent, plus impitoyable. Sans refondation profonde, le risque est grand de vieillir sans jamais atteindre la maturité politique.
Bonne fête de l’indépendance à toutes les Tchadiennes et à tous les Tchadiens !